Acheter un logement au passé douloureux : bonne ou mauvaise idée ?

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La location, l’achat ou la vente d’un logement qui a été le lieu d’événements violents et tragiques est une chose qui peut s’avérer compliquée. L’agent immobilier doit-il informer les éventuels acheteurs ? Qui se charge de faire disparaître les vestiges du drame ? Peut-on supporter de vivre là où des gens sont morts ?

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Une charge émotionnelle trop lourde ?

Pour certains acheteurs, savoir qu’un logement a connu des meurtres ou des disparitions peut être un argument tout à fait rédhibitoire. Il peut en effet être difficile de gérer l’émotion engendrée par le passé d’une maison ou d’un appartement ayant connu de tragiques événements.

Une avocate toulousaine, ayant installé ses bureaux dans un logement où un homme a tué sa femme et ses deux filles avant d’être abattu par des policiers, témoigne du malaise qu’elle ressent dans son cabinet depuis qu’elle a été informée des faits qui s’y sont déroulés. Pour le voisinage aussi, un logement au passé trouble, en plus du traumatisme et du choc de l’événement, peut générer du stress, de la peur et certaines angoisses quant à sa propre sécurité.

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Un logement sous scellés

Lorsqu’un crime est commis, l’expertise policière précède l’expertise immobilière. Le logement est mis sous scellés pour toute la durée de l’enquête et ce, le plus souvent, jusqu’à la reconstitution, qui permet de confronter les différents témoignages et de vérifier la plausibilité et la cohérence des événements décrits.

Le logement est bloqué et le paiement des loyers est suspendu le temps que durent les scellés. Une fois ceux-ci levés, l’intégralité des loyers qui auraient dû être perçus est versée au propriétaire. Le logement peut alors être nettoyé (par une entreprise spécialisée ou la famille du ou des défunts), rénové et remis à la vente ou à la location.

Une aubaine financière

L’agent immobilier n’a aucune obligation légale d’information. Mais s’il a un peu d’éthique et de déontologie, il a un devoir moral d’informer les éventuels acquéreurs du passé du bien immobilier qui les intéresse. Si les événements qui s’y sont déroulés sont trop lourds à porter pour eux, ils pourront alors se tourner vers une maison ou un appartement au passé plus tranquille.

Pour les investisseurs et autres promoteurs que ça laisse de marbre, le fait qu’une maison ait connu un terrible drame peut considérablement faire baisser son prix, comme cette villa vaudoise avec vue sur le lac, en vente aujourd’hui au prix d’une maison bien moins spacieuse, en raison du drame qu’elle a connu il y a plus d’une dizaine d’années.

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